Bien connu des catalans, le lac de la Raho est une retenue d’eau située à Villeneuve-de-la Raho, dans les Pyrénées-Orientales. La fonction première du lac est l’irrigation agricole mais depuis l’été 2000, le site a été aménagé pour les loisirs et les activités sportives, avec une plage et une base nautique. Le site n’a donc rien d’exceptionnel si ce n’est une belle étendue d’eau et une superbe vue sur le Pic du Canigou qui culmine à 2 784 mètres d’altitude.
Le climat autour de Perpignan est assez singulier car s’il y fait souvent chaud et qu’il n’y pleut que rarement, les vents y sont fréquemment violents et le ciel couvert. Bizarrement, c’est la plupart du temps l’après-midi que les nuages envahissent le ciel et se font menaçants.
Parfois, des rayons lumineux parviennent à atteindre le lac et l’atmosphère devient magique. Lumières et ténèbres, douceur et force s’entremêlent, plongent le massif du Canigou dans le néant et nous offrent un spectacle envoûtant.
En fin d’après-midi, lorsque la colère du ciel finis d’être balayée par la Tramontane, on assiste à de magnifiques couchers de soleil. Bien que le site soit très fréquenté, l’hiver, les canards y sont plus nombreux que les promeneurs.
Historiquement, il y eut un premier lac de 150 hectares, considéré comme inutile au XIXe siècle et asséché en 1854, au profit des agriculteurs qui le transformèrent en exploitation agricole. Finalement, la surface fut réaménagée par le Conseil général et remise en eau en 1977.
Outre l’irrigation agricole, les loisirs et la protection contre les incendies (alimentation des canadairs et hélicoptères), le lac abrite une réserve écologique sur une zone de 14 hectares et constitue une étape pour certains oiseaux migrateurs. Je n’ai pas encore eu le temps d’apprécier la « chasse » photographique de ces oiseaux mais il faudrait que j’y pense, la prochaine fois que je viendrais à Villeneuve-de-la-Raho…
Le pic du Canigou est un véritable symbole en Catalogne. J’aime voir son sommet enneigé lorsque la température au bord du lac nous fait transpirer. Cette montagne me semble rassurante, peut-être grâce son nom sympathique. L’origine étymologique de son nom est sujet à débat, en tout cas la forme moderne Canigó apparaît pour la première fois en 1300 et les catalans le nomme el Canigó.
Le ciel tourmenté n’altère en rien la sérénité des lieux, je vous recommande d’y passer une après-midi hors-saison et plus si affinité…