Le Dolmen de la Grotte, appelé aussi Dolmen de la Grotta ou encore Grotte aux fées est un monument mégalithique situé à Cournols, dans le département français du Puy-de-Dôme. Ce petit recoin d’Auvergne est l’une de nos meilleures trouvailles durant notre visite dans la région. Cette petite prairie druidique nous a envoyé de bonnes ondes pour nous ressourcer après une matinée passée à crapahuter sur le Puy de la Vache, et nous a offert une magnifique nuit étoilée. Arrivés en fin d’après-midi, par la petite route à peine plus large que le van, nous nous sommes garés près de la table de pique-nique, à l’extérieur de la prairie, afin de respecter les lieux. Pendant notre pause celtique, nous n’avons vus que quelques marcheurs, finalement assez peu intéressés par notre monument préhistorique…
Ce n’est pas que ce lieu soit incroyable ou que le dolmen soit unique au monde, ce petit plateau n’offre même pas une vue sensationnelle comme nous avons pu en profiter pendant notre séjour auvergnat. Rien de tout cela. Pourtant, dès notre arrivée, nous nous sommes sentis à l’aise, au calme, loin des habitations et entourés par une bienveillance peut-être un peu… surnaturelle !
Mais qu’est-ce que c’est, le Dolmen de la Grotte ?
La Grotte aux fées ou Dolmen de la Grotta est en fait une allée couverte de dix mètres environ située à environ 800 mètres d’altitude. Selon l’archéologue et médecin Michel Gruet, il s’agit d’un authentique dolmen à portique dont la dalle de couverture serait disparue. D’après le plan dressé par Jean-Baptiste Bouillet en 1846, l’édifice comportait alors treize orthostates, délimitant un couloir, une antichambre et une chambre. Le cloisonnement interne était constitué de deux dalles séparant le couloir de l’antichambre et deux autres séparant l’antichambre de la chambre. Le chevet était lui-même constitué de deux dalles contiguës. Le tout était recouvert de deux à trois tables de couverture dont une, en trachyte rapportée du Mont-Dore selon Bouillet, qui fut brisée à deux reprises par la foudre en 1835 et 1853, et dont il ne demeure aucun vestige.
L’abbé Croizet, prêtre et archéologue, fouilla le monument en 1840 et découvrit des haches en pierre, des coquilles d’huîtres, des pierres de fronde et quelques objets indéterminés. Une hache en bronze fut découverte à proximité de l’édifice. L’ensemble de ce matériel a désormais disparu. La construction fut alors datée du Néolithique avec une réutilisation à l’Age de Bronze.
Énergie & astronomie
Même si le lieu n’est pas impressionnant en soit (il a même servi de terrain de foot puisqu’il y avait encore les cages), ce lieu est propice à la rêverie, au repos, sous le soleil d’été en Auvergne, et c’est bien ce qui nous a marqué. Une fois garé sur le petit parking herbeux près du panneau d’informations illisibles du Dolmen de la Grotta, notre après-midi fut consacrée à écouter le chant des oiseaux et le vrombissement des bourdons.
La nuit venue, ce fameux amas mégalithique s’est transformé en terrain de jeu pour photographe. Après quelques essais d’éclairage au centre et à l’extérieur de l’allée couverte, je pris quelques clichés dont je suis assez satisfait. Le ciel est parfaitement clair et la Voie lactée se distingue nettement à l’œil nu. Pour un citadin comme moi, c’est un évènement en soi ! Vers minuit, je range le matériel et je regagne le fourgon pour y passer une bonne nuit avec des étoiles plein les yeux.
Que ce soit l’énergie des mégalithes ou le repos, ce petit coin perdu des touristes et des villageois nous a paru merveilleux en nous offrant ce dont on avait besoin : du calme, de l’intimité, de la nature et une vue dégagée.