Les régions septentrionales de l’Islande sont vastes et peu visitées par rapport à Reykjavik et Jökulsárlón. Nous sommes proche du cercle polaire arctique et ça se voit : nous croisons des montagnes enneigées alors que nous ne sommes qu’à la fin du mois d’août, il fait 13° avec de la pluie, du vent en permanence et un ciel aussi beau qu’il est gris. Bref, l’été islandais. Le Vatnsnes est l’une des plus petite péninsule du nord de l’Islande et nous y allons justement parce qu’on peut en faire le tour en une demi-journée ainsi que pour ces deux raisons : on va vérifier que le très photogénique rocher de Hvítserkur n’a pas bougé et tenter de voir des phoques à Illugastadir qui est, parait-il un bon spot pour voir ces gros seigneurs des mers.
Hvítserkur : le rocher légendaire
Nous passons la nuit en van non loin du fameux rocher avec juste quelques moutons qui finiront par se regrouper pour affronter le vent puissant malgré leur épaisse toison. C’est notre première nuit en van en dehors de Reykjavik et les éléments déchainés secouent le camion et martèlent le toit à trente centimètres de notre nez. Je ne pourrais pas m’endormir avant une à deux heures du matin. Le lendemain, le temps est redevenu plus calme et nous partons découvrir ce drôle de cailloux.
Hvítserkur (littéralement « chemise de nuit blanche » !!), est un gros bloc de basalte de quinze mètres de hauteur façonné par l’érosion de la mer. Son attrait touristique vient de sa forme particulière et notamment de sa double arche naturelle. Pour photographier cet « éléphant fossilisé » dans les meilleures conditions, je pense qu’il vaut mieux venir à marée basse ou lorsque la mer recule un peu. Dans notre cas, la mer était haute et agitée. La légende raconte qu’il s’agit d’un troll pétrifié par les rayons du soleil alors qu’il était occupé à lancer des pierres sur le monastère de Þingeyrar.
Illugastaðir : site d’observation des phoques
Nous faisons le tour de la péninsule pour rejoindre Illugastaðir. Il faut une quinzaine de minutes pour rejoindre la plage et le site d’observation. On marche un petit moment en cherchant les fameux mammifères marins. On croise des canards sauvages, des sternes bien sûr, le site est agréable. Ce n’est que lorsque l’on rejoint le cabanon d’observation équipé de deux paires de jumelles, qu’on découvre la colonie sur les rochers faces à nous. Ils sont assez loin et c’est vrai que sans jumelles, on ne les distingue même pas des rochers ! D’ailleurs, sans téléobjectif, c’est difficile de ramener un cliché des bestiaux. J’ai mis mon appareil derrière le fut d’une paire de jumelles, ça a marché, à peu près mais évidemment, l’image est assez dégueu…
Les phoques passent donc leur temps à se prélasser, chacun sur leur rocher, comme s’ils bronzaient sous la grisaille. J’imagine l’épaisseur de leur peau, pour eux c’est comme s’ils étaient à Saint-Tropez !
Sur la route…
Après l’éléphant et les phoques, nous repartons vers l’est du pays, contournons le Norðurland et Akureyri et espérons arriver aux chutes de Goðafoss avant le crépuscule, même si en Islande fin août, il ne fait nuit que vers 23 heures, voire minuit.
Nous ne nous arrêtons pas trop sauf pour tenter de capturer le jeu de lumières dans les fjords et immortaliser notre brave kuku avec les montagnes islandaises.