C’est la fin de l’été, nous rentrons d’un road trip en Auvergne qui nous a enchanté, une vraie découverte pour nous. Et finir notre périple par la visite du Château des Fables, un beau château abandonné, était un peu comme le clou du spectacle ! Je devrais dire le vieux clou du spectacle tant cette belle bâtisse aux allures de villa italienne a morflé. Le toit et les murs ont l’air en très bon état, même l’intérieur est encore très sain mais le Château des Fables est visiblement la cible de nombreux visiteurs indésirables qui l’ont pillé, lui ont flingué ces miroirs, décroché les lavabos… et même démonté le parquet par endroit ! J’avoue que ça fait mal au cœur.
En arrivant devant le château nous n’avons aucun mal à rentrer : le portail rouillé et tordu est grand ouvert. On constate que la bâtisse est ouverte aux quatre vents, la plupart des portes et fenêtres sont déglinguées. Nous commençons par visiter l’aile nord et découvrons une vieille Lada dans son jus (les photos sont en fin d’article). Sur la porte d’entrée du château, une vilaine tête à toto, telle un sens interdit, nous fait signe d’emprunter une autre voie pour pénétrer à l’intérieur. Nous nous exécutons sur le champ.
Mais qui veut la peau du Château des Fables ?
Le rez-de-chaussée est composé d’une suite de salons, chacun est peint d’une couleur particulière. Les plafonds sont aussi somptueux, ils représentent au choix, des anges ou des aigles. Le salon principal devait être celui au grand plafond bleu ciel avec un nuage de chérubins au centre. Malheureusement, c’est celui qui a été littéralement saccagé, miroir et cheminée cassés, colonne en stuc par terre et plancher à moitié volatilisé comme si quelqu’un s’était acharner à trouver un trésor sous le parquet…
Vraiment dommage, ma compagne et moi ressentons comme un pincement au cœur devant ces dégradations clairement volontaires, sans raisons apparentes. Je me dis que ça ne peut pas être l’œuvre d’adultes réfléchis mais peut-être des enfants, des adolescents qui ne savent pas ce qu’ils font, qui ne savent pas encore que la beauté est fragile et que l’art se respecte… Mais qui sait ?
Sans être grandiose, le Château des Fables a vraiment du charme, ses boiseries, la couleur des peintures, ses parquets au rez-de-chaussée, ses tomettes à l’étage… et ses tapisseries !
Pourquoi le Château des Fables ?
Effectivement, comme lu auparavant sur des comptes rendus d’urbexeurs, ce nom de code provient des nombreux papiers peints, dont un en particulier qui évoque vraiment les célèbres Fables de La Fontaine. Malheureusement, dans mon empressement, celui-ci m’a échappé et je n’ai pas de photos. La plupart de ces tapisseries se trouvent dans les chambres, à l’étage.
Une note historique
Bien que classé monument historique depuis le début des années quatre-vingt-dix, le Château des Fables est à l’abandon depuis une bonne dizaine d’année. Sa construction date du XVIIIe siècle sur les ruines d’un château plus ancien. À la fin du siècle dernier, il est transformé en restaurant puis en appartements mais ces projets sont vains et la belle bâtisse sombre dans l’oubli.
Un bâtiment vétuste mais photogénique
Si le couloir du premier étage est un peu angoissant avec son vieux tapis rouge vif qui évoque une scène de crime à venir, j’ai trouvé que cette demeure devait être bien agréable, on s’y sent plutôt bien (peut-être à cause des tomettes dans les chambres qui me rappelle un peu ma ville !) et je pense qu’elle mériterait bien un autre sort, ce n’est pas trop tard !
Côté sanitaire, c’est vraiment tout pourri !
Photographiquement parlant, je me suis fait plaisir avec l’escalier central. Il ne dessert qu’un étage et il n’est pas très grand mais il a du charme, il est en excellent état !
Quelques pièces semblent avoir été aménagées plus récemment, peut-être pour la période restaurant et elles n’ont pas trop d’intérêt. Par contre, la vieille Lada cabossée qui patiente dans la belle grange voutée est pleine de charme !
Un lieu qui provoque l’émotion
Pour conclure cette visite, je dirais que c’est la première fois que j’ai ressenti autant d’émotion face aux dégradations infligées à un lieu pareil, et pour ma compagne, c’était pire encore, elle est restée dans le jardin pendant que je finissait mes photos. Nous sommes partis assez déboussolés.
Lorsque nous sommes repassé devant la propriété en quittant le village, les vélos des jeunes ados du village étaient posés dans l’herbe après le portail…
